Ubérisation de la formation : le principe de la plateforme d’achat
Pour répondre au comparateur et ses difficultés, certains ont eu une approche beaucoup plus B2B, c’est à dire qu’ils vont voir les DRH, leur explique qu’ils achètent de la formation en gros, négocie une exclusivité avec eux pour se charger d’acheter et de négocier toutes les formations. L’idée est bonne est rentable puisque les acteurs sur le sujets sont globalement toujours présents.
Exemples : Skillup, Externalis, ICSOS, Rhexis, Externalis, Hyperbolyk…
Pourquoi c’est une bonne idée ?
Car les responsables formation et les responsables achats sont parfois incompatibles : On achète pas des rouleaux de scotch ou des billets de train comme on achète une formation. Les processus sont bien différents et la matières achetée également.
Quelles sont les limites ?
Comme tout contrat d’exclusivité, celui-ci fonctionne bien dans 80% des cas (achats de formation classiques et demandées en masse comme les langues, la bureautique, bref tout ce que l’entreprise est habituée à acheter en formation). Mais lorsqu’il s’agit d’achats spots, de formations sur des sujets marginaux dans des cadres parfois spécifiques, là tout le monde est embêté car la plateforme n’a plus de valeur ajoutée à part négocier auprès de l’organisme de formation alors que celui-ci n’a bien souvent aucune raison de revoir ses prix à la baisse puisque le sujet en question est un sujet de niche.
Ubérisation de la formation : le principe de plateforme de formateurs, de profs ou de freelance
Dans une approche autre, il y a la réponse à ceux qui recherchent directement un formateur. On peut les distinguer en au moins 3 acteurs :
– Les organismes de formation qui recrutent des formateurs pour intervenir chez leurs clients.
– Les sociétés qui veulent sourcer directement un formateur sans passer par la case “formation” et en définitive demander à un freelance de les former (sur le papier ça peut revenir moins cher mais c’est globalement pas toujours une bonne idée pour des raisons que je ne peux développer dans cet article).
– Les particuliers (donc avec moins de moyens, qui vont chercher des prof pour des cours du soir).
Et là on a des plateformes comme meilleurformateur, malt, superprof et j’en passe.
Leur réussite est très inégale et on remarque là encore que la formation affirme toute sa singularité puisque sur Malt par exemple, entant qu’organisme de formation vous n’avez pas le droit d’utiliser la plateforme. Et quand bien même vous y arrivez en détournant le système, votre freelance cible va toujours trouver moyen d’augmenter ses tarifs au moins par 2 sous prétexte que vous lui demandez une formation car on lui aurait dit que “c’était ça les tarifs marché” (un peu comme si un consultant SAP se vendait aussi cher que en 1998 alors qu’on est en 2018 et que le marché s’est effondré entre temps).
Pour faire simple, gérer des freelance, formateurs, profs, est une bonne idée de principe mais leur singularité et l’exigence du secteur formation rend la démarche difficile.
Ubérisation de la formation : le principe de plateforme d’achat immédiat de formation
Pas mal d’acteurs ont également misé sur la capitalisation des contenus audiovisuels, ou même textuel, afin de proposer une offre de formation clé en main, pas chère et disponible sur simple paiement CB.
Ainsi le mythe de la formation sur étagère est devenu vraiment sur étagère comme un livre que l’on achète. Ainsi, pour quelques dizaines d’Euros parfois vous avez le plaisir d’écouter une personne d’expérience, vous expliquer les clés de changement ou de compréhension sur un sujet.
Les solutions se distinguent ainsi :
– Des plateformes de contenus en masse en lignes comme Udemy, Linkedin Learning, Elephorm.
– Des plateformes de contenus spécifiques en lignes comme ENI Editions.
– Des solutions de formations de mini organismes de formation ou d’infopreneurs qui ont une offre très réduite mais qui ne communiquent que au travers de celle-ci.
Pourquoi c’est une bonne chose ?
Personnellement lorsque je vois ça j’ai comme l’impression d’un grand souffle après une grande respiration. Car le marché de la formation est devenu très nébuleux et complexe car souvent manipulé par les budgets et les financements publics. Le nombre de personnes qui ne réfléchissent qu’en pensant budget opca ou budget CPF est incalculable et cela modifie complètement le marché : L’offre comme la demande. Aussi avec une telle approche, on libère complètement la contrainte financière et on laisse les particuliers comme les entreprises se payer et choisir ce qu’elles souhaitent acheter.
Pourquoi il faut être sceptique ?
Bien évidemment pour contenter le plus grand nombre et faire le plus de vente, le but du jeu c’est de vendre du générique. Par ailleurs les interactions étant souvent limitées sur ces plateformes, le formateur se doit d’être très généraliste dans sa démarche pour ne pas fermer son discours. Il en résulte d’une manière générale par de belles insatisfactions dès que le niveau de l’apprenant est au dessus du niveau de débutant.
En définitive la formation vendue/achetée en one shot affiche une très forte croissance et la maintiendra dans les années à venir.