- Publié le 31-08-2014 à 20h55 – Modifié à 20h55 Par Manon Mineur Professionnelle du vin
Manon a 24 ans. Il y a un an, alors qu’elle venait de terminer ses études dans le commerce du vin et qu’on lui promettait un job, elle a tout plaqué pour faire le tour du monde. Dire non à un job, pourquoi ? Parce que c’était le bon moment. Témoignage.
Manon, en randonnée à cheval dans la Cordillère des Andes, en Argentine, en novembre 2013.
Ce tour du monde, ça faisait un petit bout de temps que j’y pensais. Pendant mes études, je suis partie six mois au Canada et six mois en Australie, l’occasion de découvrir la vie à l’étranger. Et depuis mon retour, l’idée de repartir me trottait dans la tête, mais j’étais un peu bloquée à cause de ce diplôme (que je n’avais pas encore, et qu’il fallait que j’obtienne) et de certaines attaches affectives que j’avais à ce moment-là.
Une question de timing
Et puis, à la fin de mes études, alors que j’étais en stage, j’ai eu la possibilité de continuer avec un emploi fixe. Mais j’ai préféré tout lâcher et dire non à un job.
Comme cet éventuel emploi était finalement la seule attache qui me restait, que je n’avais pas d’appartement, plus de relation amoureuse… je me suis dit que c’était le moment de partir.
Quand on est étudiant, il y a un dilemme : partir dès la fin de ses études parce que l’on n’a pas d’attaches (mais pas de sous non plus), ou attendre un peu et prendre le risque de rencontrer quelqu’un, de s’installer… mais d’avoir un peu plus d’argent. J’ai choisi la première option.
2800 euros de billets pour plus de 10 vols internationaux
On l’ignore souvent mais certaines agences de voyage proposent des billets “tour du monde”. La première chose que j’ai faite, c’est donc de les contacter afin de faire des devis. Il me restait un peu d’argent de côté, ce qui m’a aidée… mais ça n’a pas non plus suffi. Si bien qu’une fois sur place, en Nouvelle-Zélande par exemple, j’ai travaillé pendant trois mois comme réceptionniste événementielle, histoire de garantir la stabilité de mon budget.
La majeure partie du voyage, je l’ai passée seule, mais j’ai aussi retrouvé ma meilleure amie pendant 3 mois. Nous avons choisi une agence anglaise, qui nous a présenté un projet en fonction de l’itinéraire qui nous plaisait et de la date du départ. J’ai payé 2800 euros de billets, ce qui surprend souvent les gens quand je le dis parce qu’ils s’attendent à quelque chose de beaucoup plus cher.
Londres-Buenos-Aires / Santiago du Chili –Londres (seule). Londres-Bangkok / Phuket-Ho Chi Minh / Hanoï-Singapour / Singapour-Sydney /Cairns-Christchurch / Auckland-Fidji (avec mon amie). Retour à Auckland quelques mois /Fidji-Los Angeles/ San Francisco-Londres. Voici les vols que nous avons pris. Un mix de nos envies entre l’Asie du Sud-Est et l’Océanie, que nous avions envie de (re)voir ou de visiter, mais aussi l’Amérique du Sud et la côte ouest des Etats-Unis seule, un rêve depuis longtemps.
Le vin, au centre de mon voyage
Je travaille dans le vin, et en tant que jeune diplômée, j’avais peur de me couper du monde professionnel. Bordeaux, où je vivais avant de partir, est un tout petit monde dans lequel les relations coûtent cher. Je voulais donc pouvoir justifier ce voyage, pouvoir le vendre, faire de lui une plus-value professionnelle. Je n’ai choisi presque que des pays producteurs de vin : tous sauf les pays européens et l’Afrique du Sud.
Ensuite, cette ambition s’est heurtée à la réalité du voyage et de la culture du vin… qui – quel que soit le pays – est très différente de celle que nous avons en France. Je souhaitais déguster des vins, découvrir des vignobles, des cépages ; c’est en fait un autre rapport au vin qui m’a étonnée : bien que la France soit une référence pour beaucoup de vignerons qui m’ont reçue, la manière de consommer et d’appréhender le “produit vin” est très différente de ce que nous connaissons, moins culturelle, plus commerciale.
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